Délibération
du 16 mai 1854:
" Une libéralité bien
inattendue et inespérée est arrivée à notre commune ou tout du
moins à une fraction de la commune d'Antignac. (Suit la copie du
testament).
La rédaction vague et un peu
ambiguë de cette pièce laisse quelque chose à désirer, il n'y a
point comme le donnerait à entendre le testament ou comme le cru la
testatrice de presbytère à la Monselie qui n'est comme vous le
savez tous qu'un petit village composé de quelques maisons
disséminées. On ne peut donc raisonnablement penser que c'est à
ce petit village que le legs s'adresse, il est évident que c'est le
corps moral de la commune qui est le légataire avec destination
pour les constructions désignées à faire à la Monselie. On ne
saurait expliquer autrement les formes du testament. Quoi que sans
prendre l'avis de l'administration, on se soit occupé depuis
quelque temps de bâtir l'église de la Monselie nous n'avons point
à nous occuper des irrégularités de cette manière de procéder
mais nous devons cependant les signaler à l'administration et ce
sera à elle à aviser ce qu'elle aura à prescrire.
Pour le moment nous n'avons à nous
occuper que de remplir les formalités, etc...
Je me permets de vous faire un simple
aperçu de la position topographie de la commune d'Antignac. Elle a
une Population de 1899 âmes et outre l'église paroissiale qui
occupe le centre de la commune elle en possède une autre à
Salsignac et une troisième dite église du Rocher. Ce nombre est
superflu pour une petite commune rurale; il est vrai de dire qu'on
ne célèbre le service divin dans les églises de Salsignac et du
Rocher que les jours de fêtes patronales dans les localités et
qu'aucun prêtre n'y est spécialement attaché.
...Le conseil donnera son adhésion
à la délivrance du legs lorsque les formalités seront
remplies."
Délibération
du 9 juin 1854:
Le conseil accepte le legs faits par
Madame veuve DUTHU, pour la construction d'une église, d'un
presbytère, d'une maison d'école au village de la Monselie aux
conditions suivantes :
Savoir qu'après que les
constructions ci-dessus seront terminées sous la surveillance de
l'administration, le produit ou le capital de cette libéralité
doit former une ressource pour toute la commune :
1°) pour réparer les trois églises
que nous possédons qui ont besoin de très grosses réparations,
notamment celle d'Antignac qui est l'église paroissiale
2°) pour construire à Antignac une
maison communale qui est d'une utilité urgente ;
3°) dans le cas où la section
viendrait à se séparer civilement de la commune mère, cette
dernière se réserverait le droit d'avoir part à cette
libéralité.
Note : les exigences d'Antignac
deviennent de plus en plus injustes et exorbitantes.
Délibération
du 18 juin 1854:
Le conseil décide à la majorité
qu'il accepte le legs faits par Madame veuve DUTHU, à la commune d'Antignac
pour la construction d'une église, d'un presbytère et d'une maison
d'école au hameau de la Monselie, sous la réserve d'une somme de
300 francs de rente annuelle et perpétuelle pour aider à établir
une maison de charité au bourg d'Antignac pour les pauvres de la
commune, ou pour tout autre objet de même nature, laquelle somme
serait remis annuellement au conseil municipal qui en surveillerait
l'emploi.
Neuf membres formant la majorité ont
signé, et sept ont refusé de signer parce qu'ils s'opposent à la
réserve de 300 francs faite par la majorité du conseil.
Note : parmi ces sept est la fraction
honnête et les conseillers du Muradès.
Pendant ce temps on fait savoir qu'il
y a un projet de transaction entre les héritiers de Madame DUTHU
d'une part et le sieur François Noël, curé de Chaillot et les
syndics de la section de la Monselie d'autre part.
Dans ce projet de transaction, on
demandait aux héritiers de payer 120.000 francs et les intérêts
de cette somme échus.
La préfecture réunit à Mauriac un
comité consultatif de trois avocats à effet de savoir si la
transaction était favorable aux intérêts de la section, et si
l'emploi du montant du legs devait être surveillé par
l'administration civile.
Ce comité répondit négativement à
la première question et affirmativement à la seconde.
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