Délibération
du 23 février 1858:
Le conseil a autorisé le maire à
donner sa procuration au baron d'Auzers qui réside à Paris, qu'à
condition que cette somme soit versée dans la caisse du receveur
municipal et replacée par le comptable dans la caisse du receveur
général pour produire intérêts en faveur de la section de la
Monselie.
Cinq membres de la section de la
Monselie désirent placer 100.000 francs sur l'état.
Délibération
du 28 février 1858:
On avait pensé que le revenu de la
somme serait profitable à toute la commune mais puisqu'il en est
autrement et que d'ailleurs et il y aurait perte pour la section de
la Monselie, le conseil vote le placement de 120.000 francs en rente
sur l'état.
Enfin le conseil accepte la
transaction reçue par Maître Boissel entre Monsieur le curé de
Chaillot, les héritiers de Madame Duthu et la légataire
universelle.
Il l'approuve et demande que la somme
de 120.000 francs mentionnée dans la susdite transaction ainsi que
les intérêts dus et échus jusqu'à ce jour, soient versés de
suite dans la caisse du receveur municipal de notre commune pour
produire intérêts, et soient mis à la disposition de la section
de la Monselie sur l'autorisation en forme de Monsieur le préfet
pour être employé à faire les constructions mentionnées dans le
testament de Madame veuve Duthu (15
novembre 1857)
Pendant l'année 1857
les héritiers font opposition au paiement du legs. Une
Madame Arbonneau née Duthu, belle-sœur de la testatrice fait rédiger
un long mémoire dans lequel elle raconte que Madame Duthu a
disposé de biens ne lui appartenant pas, et qu'elle fait
opposition. Elle cite les lettres de la défunte, lui promettant à
elle et à sa fille, aide secours et protection. Elle l'assure
d'avoir fait vendre à son mari une petite étude d'huissier en
province pour lui en acheter une plus important à Paris.
Cette affaire est mise entre les
mains du préfet par un député des Hautes-Pyrénées (Demeurat-Servennes)
et par son collègue du sénat Monsieur Esquiroux des Parieux.
Le préfet rejette cette demande,
mais Madame Arbonneau a fait le voyage d'Auvergne, elle a pleuré
devant Monsieur Armand et celui-ci touché par ses larmes réunit
son conseil le 24
juin 1858. "Le conseil est
d'avis à la majorité que Madame Arbonneau née Duthu soit
autorisée par l'administration supérieure à prélever la somme de
22.000 francs sur les fonds provenant du legs Duthu."
Les cinq membres de la section du
Muradès protestent.
Enfin le 7
avril 1861 le conseil mieux
informé et voyant le refus de l'administration déclare mal fondée
la demande de Madame Arbonneau et refuse tout secours.
Cette fois M. Armand croit le moment
venu de s'ouvrir de tout cela à l'administration préfectorale et
dans une longue lettre il s'exprime à peu près ainsi : "...
Il a pu à plusieurs reprises se faire rappeler à l'ordre par
Monsieur le sous-préfet (en effet il y a au moins une dizaine de
rappels à l'ordre) mais il ne savait que répondre. Monsieur Noël
a été vivement déçu de ne pouvoir faire toucher cet argent par
son neveu le docteur Sabatier et ainsi arriver à ses fins.
Néanmoins maintenant que l'affaire est en bonne voie il espère que
l'administration lui conservera toujours sa bienveillance et il
termine en protestant de ses meilleurs sentiments.
Auparavant le 18
mai 1858 Monsieur Durif, notaire
à Antignac, avait reçu la procuration de la commune à Monsieur d'Auzers.
Celui-ci écrivant au préfet qu'il avait l'affaire en main, lui
recommande hautement les intérêts du Muradès et attire son
attention sur les réparations à faire à sa chère église d'Auzers.
Enfin le 12
mai 1858 on place sur l'état à
4.5% la somme de 114.225 francs taux la rente 93,25 francs, rente
annuelle 5.500 francs. On avait touché en tout, montant définitif
du legs : 142.500 francs.
Pour être complet et afin de mettre
en pleine lumière ce point d'histoire locale, ajoutons que le
conseil municipal d'Antignac s'employait de toutes ses forces à
l'érection de la nouvelle paroisse. En voici la preuve. Et pourtant
il y avait déjà un chapelain depuis le 1 juillet.
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