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mise à jour : 03/10/07
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HISTORIQUE (1)

suite historique

 

La séparation d'avec Antignac


Déjà au 18e siècle, le Muradès cherchait à se séparer du Vignonnet et d'Antignac. En 1717, l'abbé Veyssier originaire de Pouzadoux (nous en parlerons d'ailleurs plus longuement) poursuivait le paiement d'une créance contre le marquis de Chabannes-Curton, pour bâtir une chapelle dans leur village natal.

Presque à cette même époque, à peine quelques années plus tard, vers 1721, la marquise de Bourbon-Malauze, propriétaire du château de Murat la Rabbe, faisait commencer la construction d'une église à la Monselie et non à Pratoupy comme il est dit par erreur car on en voit encore des vestiges au chevet de l'église actuelle. Dans la pensée de la noble dame, cette chapelle devait plus tard être érigée en église paroissiale sous le nom du Muradès. Les travaux de maçonnerie étaient terminés, comme le rapporte la tradition, il ne restait plus que la toiture à élever, mais des malveillants s'y opposèrent.

Les murailles furent renversées, la marquise tomba malade et mourût. Ceci se passait en 1724. Entre-temps, cependant, l'opinion se faisait et le mouvement séparatiste allait toujours grandissant….

Nous allons voir sous quelles influences la séparation put enfin s'accomplir, tant il est vrai de dire que la providence va toujours au devant des besoins religieux du peuple. Dieu ne manque jamais de susciter l'homme qui doit réaliser ses œuvres.

Monseigneur Chavany, prieur de Vignonnet, trouvant trop pénible le service de l'église du Roc près de laquelle n'existait pas de presbytère, commença vers 1780 l'agrandissement de la chapelle d'Antignac et  y attira peu à peu les paroissiens. Son neveu François Chavany, curé du Vignonnet à la révolution, continua l'œuvre de ses prédécesseurs.

Mais, si les habitants de la Daille optaient si volontiers pour Antignac, ceux de Salsignac, petit prieuré voisin, supprimé en 1790, voulaient garder leur autonomie et on sait encore à cette heure combien ils y tiennent. Quant à ceux du Muradès, ils manifestaient très haut leur mécontentement, ils restaient d'abord très attachés à l'église du rocher parce qu'elle était leur église séculaire et parce qu'autour d'elle reposaient leurs chers morts. D'autre part, ils répugnaient d'aller à Antignac, une mauvaise passerelle en bois ne leur permettait pas de franchir toujours la Sumène.

Le mouvement séparatiste pénétrait de plus en plus la masse des habitants et on allait inévitablement vers la séparation.

En 1792, le Muradès formait une municipalité.

En 1827, le Muradès fut forcé d'accepter avec la Daille (sections d'Antignac) un même maire, un même curé, une même église mais on ne put établir aucune fusion parmi les esprits. Les habitants du Muradès eurent toujours sur la place Antignac un côté marqué pour se réunir dans l'église, ils occupaient continuellement la partie méridionale; à la mort de l'un des leurs, ils ne permirent jamais que leurs cendres furent mêlées aux cendres de la section d'Antignac. Toutes les fois que les prêtres d'Antignac, pour obtenir une apparence de fusion entre les deux sections voulurent n'avoir qu'un seul cimetière, et refusèrent d'accompagner à celui du Roc les restes mortels d'un habitant du Muradès. Les parents, quoique tous remplis de sentiments chrétiens, préfèrent renoncer aux derniers honneurs que l'église rend aux morts plutôt que de voir un des leurs enterré au cimetière d'Antignac. Le fils Noël de Lauzeral et bien d'autres se firent enterrer à Menet.

La division était donc très marquée, mais ce qui la compléta fut la longue lutte entre la famille Armand d'Antignac et la famille Noël de Lauzeral. Monsieur l'abbé Noël, curé de Saint-Pierre de Chaillot, épousa le parti de son frère et pris en main l'œuvre de la séparation. Celui-ci pendant les vacances qu'il passait dans sa famille, invitait les habitants du Muradès à construire une église ; il les aiderait de ses deniers, il trouverait à Paris des ressources suffisantes ; bref, un beau jour, on se mit à l'œuvre. Une famille généreuse de la Monselie (la famille Noël) donna le terrain nécessaire à l'emplacement, et l'église commencée en 1854 aux frais de Monsieur Noël et des habitants, fut continuée ensuite et terminée après le legs de Madame Duthu.

C'est l'histoire de ce legs que nous avons à faire et nous tenons à en consigner ici tous les détails.